Patrimoine Garat -Mairie Commune de GARAT 16410 - (Charente)

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Le tic-tac du temps à Garat

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Garat -son contexte géomorphologique

 

LA VALLEE DE L’ECHELLE


Revenons 80 millions d’années en arrière et imaginons….

La mer vient de se retirer plutôt brusquement. Elle s’est éloignée vers des fosses abyssales qui viennent de se créer tout là-bas, à l’ouest, du fait de la dérive des continents. Dans ce milieu de sédiments carbonatés quelques Hippurites, Ammonites et autres Rudistes se sont fait piéger par le retrait de la mer et agonisent dans ce milieu boueux. Dans la succession des années post évènementielles, ces zones s’assèchent peu à peu par évaporation naturelle prenant une consistance plus ferme et dense. Apparaissent alors les premiers végétaux et la surprise vient de la présence d’arbrisseaux à fleurs puis à fruits. De très nombreux Reptiles se mettent en chasse des quelques Mammifères présents.

Quelques millions d’années plus tard, le sol de notre site s’est bien consolidé car sous le tapis végétal les sédiments carbonatés se sont transformés en roche calcaire par un phénomène complexe de lapidification associant, entre autres choses, des réactions chimiques, minéralogiques, biologiques.

Bien plus tard, mais vraiment plus tard, des scientifiques qui s’occupent des choses de la Terre diront doctement que cet espace de temps se nomme « Turonien » et, comme l’époque finit, ils ajouteront « supérieur ». Pendant 15 millions d’années, les cycles biologiques vont se succéder avec une lente évolution des écosystème jusqu’à la catastrophe. Que s’est-il passé ? L‘événement fut terrible et mondial mais vraiment mystérieux. Les êtres vivants qui ont connu le phénomène ne lui ont pas survécu et l’entièreté de certaines espèces tant animales que végétales ont disparu. Les mieux préservées étant celles vivant en milieu marin profond. Exit l’ère Secondaire.



Entrons dans l'ère Tertiaire.


Pendant 20 millions d’années des produits arrachés au socle cristallin, (le Massif Central actuel), relativement proche de notre région se concentrent et s’accumulent. L’eau de pluie investit alors ces dépôts en les rendant plus facilement mobilisables et les charrie lentement en grosses nappes.

Ces matériaux sableux ou graveleux, plus ou moins chargés d’argile se déposent alors sur notre plateau calcaire. Et la terre continue son évolution en particulier par le lent déplacement des plaques continentales portées par le magma en fusion. Celles-ci se choquent les unes aux autres et se chevauchent ce qui se traduit au niveau de la croûte terrestre par la surrection du massif pyrénéen en de nombreux soubresauts pendant 20 millions d’années. Sous la poussée de ces mouvements orogéniques la partie Nord du bassin Aquitain va se fracturer et provoquer dans notre secteur des failles au travers des couches préalablement en place. Ces failles vont toutes êtres sensiblement parallèles et vont prendre les orientations Sud/Est à Nord/Ouest.

Même si les points hauts de la commune de Garat sont situés en ligne du partage des eaux entre la vallée des Eaux Claires et la vallée de la Rochejoubert, la vallée de l'Echelle va progressivement se former et mettre en déclive Est la majorité du territoire de la commune de Garat.


Entrons dans l'aire quaternaire.


Les épisodes les plus remarquables sont les différentes glaciations qui ont pour conséquence de faire éclater la roche calcaire en détachant des blocs rocheux des flancs des vallons et en altérant son substratum Sur notre continent, à la glaciation de Wurm (75000 à 11000 ans a.v. J.C.) le climat y est froid et humide, le niveau de la mer va bientôt s’abaisser, (durant l’Aurignacien -25000ans son niveau baissera de 100 mètres) Dans ces conditions très rudes, la faune y est nombreuse, rennes, mammouths, rhinocéros laineux, bœufs aurochs, grand cerf, lions et ours des cavernes. La flore est diversifiée, très peu d’arbres à part quelques pins et bouleaux, graminées, bruyères dans les steppes. Conifères et saules nains dominent.

Il faudra attendre de la fin de la période Wurmienne pour retrouver des températures plus clémentes. A partir de 11000 ans a.v. J.C. c’est la grande fonte avec la diminution des glaciers, avec pour conséquence la remontée du niveau de la mer, un développement de la forêt. De nombreux animaux vont disparaître. L’eau d’infiltration circule au sein du massif calcaire selon des cheminements préférentiels et dissout la roche sur son passage pour former un réseau karstique qui débouche dans la vallée à différents niveaux selon la résistance des horizons calcaires Les vallées s’élargissent et s’approfondissent pour atteindre sensiblement leurs dimensions actuelles.

Quid de la vallée de l'Echelle ?  Il subit les contrecoups de ces grands mouvements orogéniques en se fracturant (faille géologique dite de l’Echelle) et en rendant possible le basculement de certains secteurs Au contact de ceux-ci le rocher calcaire est fracturé, les bancs sont discontinus. L’eau de ruissellement profite de ces dépressions présentant une moindre résistance pour y courir, commencer son travail de sape et d’altération, transporter les premiers sédiments. Le chevelu des ruisselets convergents génère ainsi la vallée.


Et l'homme dans tout ça !


Revenons en arrière. L’homme’ qui découvrira cette région est déjà le résultat d’une longue évolution qui avait commencé voilà 5 millions d’année sur le continent Africain. Pour simplifier la réflexion qui va suivre, la définition de l’homme doit être prise au sens générique d’être humain. Nous avons été amenés à trancher et simplifier les limites des périodes. Que les puriste n’en prennent pas ombrage).

Après une lente et longue mutation l’homme de la préhistoire, période de sa plus longue histoire, était passé du Paléolithique au Néolithique. Au Paléolithique (-3 000 000 ans à –10 000 ans) ce long parcours sur plusieurs millions d’années lui avaient fait successivement découvrir ; les outils en pierre, la chasse, la cueillette. les comportements symboliques (rites funéraires – pensées symboliques) et au Néolithique (-10 000 ans à -3500 ans) la sédentarisation, l’agriculture et enfin l’écriture. A la fin de cette période vers -3500 ans, c’est la fin de la Préhistoire, l’homme est devenu moderne.

C’est vraisemblablement vers -30 000 ans, dans ce décor que les premiers hommes découvrent le site de la vallée de l’échelle. A quoi ressemble –t-il ?

Sur les points hauts, on trouve un couronnement de dépôts de sables argileux, ici plus sableux, ailleurs plus argileux, supportant sans doute une végétation silicicole telle que bruyères et résineux. Au-dessous, se situe le plateau calcaire en pente douce vers la vallée. Secteur aride où ne pousse que des arbrisseaux calcicoles de type genévriers et autres arbustes rabougris.

En contrebas c’est le flanc du vallon, souvent abrupte dont le bas est encombré par les blocs de rochers éboulés par l’action conjuguée de l’eau et du gel et aggravée par la poussée consécutive au développement des racines des arbres. Enfin, le fond du vallon où court l’Echelle et ses affluents s’y concentre les sédiments apportés par ces derniers. Une végétation arborescente s’y est particulièrement bien développée, permettant l’installation de sous- bois humides et frais propices à la mise en place de fougères et diverses graminées. Leur cycle biologique et leur abondance ont apporté avec le temps l’humus nécessaire à une foultitude d’autres végétaux, et par voie de conséquence celle de nombreux animaux. L’homme, dans cet environnement, il apprécie la clémence du climat sans excès d’aucune sorte.

Sur ses bords, souvent à mi-hauteur, débouchent les galeries karstiques. Dans ces abris naturels il va s’installer et se fixer. Il s’y sent en sécurité, à l’abri de la pluie mais aussi des crues du ruisseau. Cette eau, dont il tant besoin, est partout, bruissante, claire, pérenne. Le gibier y est abondent, les poissons aussi. Les jours particulièrement chauds, quand la pierre à nu réverbère le rayonnement solaire, il se réfugie sous le couvert végétal de la vallée.

Les premières traces d’occupation de l’homme dans la région remontent au Moustérien (- 36 000 ans) sur le site de La Quina et dans la vallée de la Tardoire.  Garat n'est pas en marge avec des occupation de surface comme l'important site de Villars, mais également de façon plus parcellaire les sites de xxxxx.

La vallée de l'Echelle étant relativement en pente douce sur la commune de Garat, aucune brusque rupture de pente n'y est repérable. De fait l'occupation Aurignacienne (- 30 000 ans) qui préconise grottes et abris de falaise y semble absente.( ce qui n'est pas le cas pour les vallées parallèle de l'Anguienne et La Rochejoubert).

Il faudra attendre la fin des glaciations et la formations détritiques pour voir apparaitre les occupations néolithiques qui vont installer leur habitat sur les positions sommitales comme les Hauts de Villars.

La préhistoire va s'achever dans cet environnement relativement calme où petit à petit l'homme va s'y sédentariser.

Texte Guy Roger


-- la liste des entités archéologique de la commune pourra donner une idée du maillage d'occupation durant certaines périodes -
entite.htm


La dernière mise à jour du site 08/03/24

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