......1844 dans "Les Statistiques de la Charente" de
J. H. Michon il est cité :
Chément
Pour ne pas trop m'écarter des
classifications ordinaires, j'ai placé les silis de
Chément, de Montembeuf et des Pendants à l'époque
gallo-romaine.
J'aurais dû les mentionner parmi les
monuments dont l'âge est inconnu.
Il est bien évident qu'à toutes les
époques l'homme a dû creuser sous le sol des retraites
où dans un moment de danger il a pu mettre à l'abri du
pillage le blé destiné à le nourrir et les meubles les
plus précieux. Que de fois des familles tremblantes sont
allées se blottir dans ces caverne sont l'entrée cachée
sous d'épaisses broussailles ne pouvait pas même être
soupçonnée , jusqu'a ce que les hordes de pillards
eussent abandonné leurs chaumières dont les toits
fumaient encore !
Ces saintes retraites ont donc
aujourd'hui pour nous, qui jouissons des bienfaits d'une
civilisation paisible, l'intérêt des souvenirs de
dévastation et de malheurs qu'ils rappellent. Si elles
ne disent rien sous le rapport de l'art, elles offrent
partout à la curiosité l'étude des artifices ingénieux
avec lesquels les constructeurs de ces tanières d'hommes
ont creusé dans le roc vif pour éviter les infiltrations
de l'eau, ont pratiqué des issues tortueuses pour se
ménager des sorties en cas de surprise et une défense
facile dans ces passages étroits, d'un seul homme contre
plusieurs.
Le silo de Chément est très
ingénieusement taillé dans le roc. C'est une excavation
souterraine qui présente une chambre à peut près ronde,
au centre de laquelle on a aménagé un pilier, taillé
dans le roc calcaire pour prévenir les éboulements.
Deux alcôves, dont l'une à 1m30c et
l'autre 2m de longueur complètent cette habitation. On y
descendant par un escalier taillé dans le roc. Une issue
était pratiquée au point opposé. Elle a été travaillé
sur un plan sinueux, sans doute afin d'en rendre l'accès
plus difficile. On y remarque encore la place de solives
transversales destinées à arrêter quiconque eût voulu y
pénétrer.
Ce joli silo, conservé avec le plus grand
soin, au milieu d'un bois, par le propriétaire qui l'a
fait déblayer, mérite d'être visité.
Statistique J. H. Michon......1844
......1881 dans le bulletin de la Soc. d'études
scient. d'Anger, 1881-18982 - page 110 il est cité :
Garat (commune
d'Angoulême) Souterrain-refuge à Villars
......1902 le bulletin de la Soc. d'Archéologique et
Historique de la Charente A. Favraud cite :
Garat (commune
d'Angoulême) Annexe
Sépultures
Mérovingiennes de Villars, commune de Garat.
Près du village de
Villars, lieu dit Peury; commune de Garat, à proximité d'une source on
découvrait depuis quelques temps des sépultures en
pierre contenant divers objets, notamment des vase en
terre.
En janvier 1894 je
pris à ferme le terrai et je fis quelques fouilles. Tous
les objets trouvés antérieurement avaient complètement
disparu.
Le résultats de nos
fouilles a abouti à la découverte de cinq sépultures en
pierre qui toutes avaient été violée, le terrain ayant
antérieurement planté en vignes.
Ces cinq sépultures
avaient respectivement, longueur : 2 mètres, 1m97, 1m90,
1m80 et 1 mètre. Une sépulture était rectangulaire et la
cinquième une sépulture d'enfant.
Une troisième
sépulture, ensevelie comme les autres à environ 0m30 de
profondeur dans le roc, était séparée du rocher par un
lit de chaux de 0m20 d'épaisseur, mais ce lien chaux
n'adhérait pas au tombeau, il en était séparé par un
espace de terre noire de 0m10 d'épaisseur. Ce troisième
tombeau, bien que violé antérieurement contenait encore
: 2 boucles en fer en mauvais état, quelques fragments
de poterie et une moitié de fusaïole en pierre calcaire
à coté du corps et suspendus par une petite chainette
qui a disparu, un cure-oreille et une pince en bronze.
Sur la poitrine, deux fibules en bronze. La première à
arc, fermant à gauche, qui parait être de la première
époque mérovingienne et même d'une époque antérieure. La
seconde en bronze argent, ornée d'un cercle à point
central, de forme digitée me semble au contraire à la
fin de l'époque mérovingienne. La fermeture est a
droite.
Si mes prévisions
étaient vraies, il s'ensuivrait que ce cimetière, qui ne
contenait guère qu'une trentaine de tombes, aurait été
ouvert pendant la période mérovingienne.
Ce qui nous donnerait
à penser qu'il en a été ainsi. c'est que le coteau qui
couronne le cimetière de Peury porte encore le nom de
Peury ; la tradition veut qu'il y ait eu là un château
important et, en effet, il y a encore des traces de
substructions. En examinant le rocher, j'y ai découvert
des trous d'un décimètre carré qui me paraissent être
des traces d'habitations celtiques semblables à celles
que j'ai signalées à Recoux.
Il y aurait donc eu là
une habitation gauloise, puis une ferme franque et enfin
un château féodal et ce serait la famille mérovingienne
qui aurait étable son cimetière sur le flan du coteau.
Ce serait là un des rares exemples de la persistance des
habitations sur le même lieu.
A. Favraud.... 1902